E10

Durant le premier âge du Fer (800-460 avant notre ère), dans de larges territoires situés au nord et à l’ouest des Alpes, les sociétés se hiérarchisent et se complexifient.

Des formes extrêmes de pouvoir sont à leur apogée entre le 7e et le 5e siècle avant notre ère, dont découlent deux tendances caractéristiques.

E9

Le site de Vix reste, à ce jour, le témoignage le plus éclatant du phénomène princier, à son paroxysme vers 500 avant J.-C.

La tombe de Hochdorf (Allemagne, Bade-Wurtemberg, 540 avant J.-C.) semble inaugurer le modèle funéraire des tombes princières.

Connues jusque vers 450 av. J.-C., elles réunissent autour du défunt ou de la défunte un char, des parures en or et de la vaisselle d’importation. C’est le cas de la tombe de Vix (500 avant J.-C.) qui relève des rares inhumations fastueuses de femmes.

E8

Dans ce secteur, apparemment fortifié sur les trois côtés, les prospections géomagnétiques de l’Institut archéologique allemand, réalisées en août 2018, ont révélé la présence d’un autre bâtiment à abside. De taille également très importante, cet édifice prend place au sein d’un vaste enclos palissadé d’une surface d’environ un hectare qui se développe sur la rive droite de la Seine.

Dans cette configuration, jusque-là insoupçonnée, le système de fortification enfermerait un vaste espace incluant un tronçon du cours d’eau et l’intégrant au complexe défensif.

E7

Les dernières recherches menées à Vix (2016-2018) ont révélé les vestiges de probables aménagements portuaires sur la Seine.

À ce jour, l’hypothèse est celle d’un chenal creusé depuis le rempart en bas de la pente du côté nord-est du mont Lassois jusqu’à la Seine, d’une trentaine de mètres.

Les prospections géophysiques, conduites dans ce secteur du site par l’équipe de Friedrich Lüth et de Rainer Komp (Institut archéologique allemand-Berlin-DAI), livrent des éléments de fortification qui correspondraient à une extension, dans la plaine, des levées 1 et 2 du mont Lassois.

E6

La tombe doit se comprendre dans un contexte élargi : celui du site du mont Lassois.

Sur le plateau supérieur du mont Lassois, au cœur d’un dispositif quasi urbain et au centre de l’enclos le plus vaste, s’élevait un grand bâtiment à abside et à antes (prolongements des murs latéraux pour former un porche) daté des environs de 500 av. J.-C., flanqué de trois plus petits édifices.

Les dimensions du bâtiment le plus vaste sont exceptionnelles : 35 m x 22 m.

E5

Les prospections aériennes de René Goguey (1921-2015) - pilote dans l'Armée de l'air française et pionnier de l'archéologie aérienne – qui commencent sur le secteur de Vix en 1961, offrent à René Joffroy, et aux archéologues qui lui ont succédé, des champs d’investigations jusqu’alors inexplorés.

E4

L’identification, en 1930, des vestiges d’une citadelle du premier âge du fer (- 800 à - 450 av. J.-C.) à Vix entraine Jean Lagorgette dans onze campagnes de fouilles sur le mont Lassois.

À sa mort, en 1942, René Joffroy (1915-1986) professeur de philosophie au collège de Châtillon-sur-Seine, prend la charge de conservateur du musée et conduit, de 1947 à 1974, des fouilles sur le mont Lassois et ses pentes.

E3

Partie souterraine d’un monument funéraire aristocratique, la chambre funéraire, inviolée, a livré, non seulement le squelette de la défunte déposée sur un char dont les quatre roues avaient été démontées et déposées contre l’une des quatre parois, mais aussi les bijoux dont elle était parée, notamment un exceptionnel torque en or, et divers récipients dont un très volumineux cratère et une prestigieuse phiale (coupe destinée aux rituels) en argent.

E2

Les vestiges de l’occupation celtique sur la commune de Vix font l’objet de recherches depuis le 19e siècle.

La découverte, en 1953, de la célèbre tombe princière a permis d’attirer l’attention sur un site désormais reconnu comme majeur par la communauté scientifique internationale pour la connaissance de la période protohistorique européenne au premier âge du fer (- 800 à - 450 av. J.-C.) et au début du second (- 450 au changement d’ère).

E1

Le site de Vix constitue, en France, un témoignage exceptionnel du phénomène princier celtique. Il est avant tout célèbre pour la tombe de la Dame de Vix, dont la fouille, menée en 1953, a mis au jour un mobilier de grande qualité témoin de la richesse de l’élite qui dominait alors cette société.

Inscrites en 2006, puis classées au titre des Monuments historiques en 2011, les parcelles correspondant à son emprise ont été achetées, avec l’aide financière de l’État, par la Communauté de Communes du Pays Châtillonnais qui soutient et encourage ces recherches archéologiques.