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Parmi les nouvelles approches mises en oeuvre lors de la fouille de 2019, les études paléoenvironnementales et géomorphologiques seront précieuses pour la compréhension de la tombe et de son environnement.

Quel était le paysage autour de la tombe princière ? Les images aériennes ont mis en évidence des chenaux anciens dans la plaine alluviale de la Seine à proximité du site.

Ces chenaux sont les différents bras de la Seine qui fluctuent selon les phases climatiques antérieures et postérieures au premier âge du Fer.

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Les acquisitions photogrammétriques sont aussi une véritable avancée, permettant de renseigner chaque étape de la fouille de la tombe de Vix par un modèle 3D, précis et complet.

L’utilisation d’un drone équipé d’un GPS et d’une caméra HD, couplée à des prises de vue au sol permettra d’envisager des projets plus ambitieux de valorisation des vestiges, dans une approche immersive.

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Les techniques d’enregistrement des données en usage dans les années 1950 n’autorisaient qu’une prise en compte partielle de la tombede Vix : il n’en existe pas de vue d’ensemble, ni d’analyse stratigraphique.

La comparaison avec la fouille de la tombe princière de Lavau, récemment réalisée par l’Inrap et contextualisée dans un nouveau programme de recherches de l’UMR ARTEHIS (dir. Bastien Dubuis), permet, aujourd’hui, de s’orienter vers une fouille plus fine et méthodique des vestiges, cherchant également à documenter l’architecture et le plan du monument et de la tombe.

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Les recherches, menées d’août à novembre 2019, ont pour objectif de contextualiser la célèbre tombe.

En effet, la fouille de 1953 s’est principalement focalisée sur l’exceptionnel mobilier découvert dans le tumulus. De nombreuses questions restent en suspens, auxquelles l’équipe de spécialistes (archéologues, géomorphologues, céramologues, etc.) tentera de répondre.

Le monument funéraire abrite-t-il des sépultures secondaires?

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À Lavau, l’emprise de la fouille a permis d’étudier dans son intégralité le monument princier, permettant de s’interroger sur plusieurs problématiques : évolution des pratiques et de l’architecture funéraire, gestion de l’espace, etc.

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L’exemple le plus récent de ce phénomène princier a été étudié à Lavau dans l’Aube. Les fouilles archéologiques préventives réalisées par l’Inrap en 2014 ont notamment livré la très riche sépulture d’un illustre personnage du second âge du Fer, déposée sur la caisse d’un char à deux roues.

Son riche costume était rehaussé d’un torque et deux bracelets en or, d’une fibule en fer et or, d’un brassard en roche fossile, de perles en ambre, d’une ceinture en cuir brodée de fi ls d’argent, de boucles et passe-lacets

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Durant le premier âge du Fer (800-460 avant notre ère), dans de larges territoires situés au nord et à l’ouest des Alpes, les sociétés se hiérarchisent et se complexifient.

Des formes extrêmes de pouvoir sont à leur apogée entre le 7e et le 5e siècle avant notre ère, dont découlent deux tendances caractéristiques.

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Le site de Vix reste, à ce jour, le témoignage le plus éclatant du phénomène princier, à son paroxysme vers 500 avant J.-C.

La tombe de Hochdorf (Allemagne, Bade-Wurtemberg, 540 avant J.-C.) semble inaugurer le modèle funéraire des tombes princières.

Connues jusque vers 450 av. J.-C., elles réunissent autour du défunt ou de la défunte un char, des parures en or et de la vaisselle d’importation. C’est le cas de la tombe de Vix (500 avant J.-C.) qui relève des rares inhumations fastueuses de femmes.

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Dans ce secteur, apparemment fortifié sur les trois côtés, les prospections géomagnétiques de l’Institut archéologique allemand, réalisées en août 2018, ont révélé la présence d’un autre bâtiment à abside. De taille également très importante, cet édifice prend place au sein d’un vaste enclos palissadé d’une surface d’environ un hectare qui se développe sur la rive droite de la Seine.

Dans cette configuration, jusque-là insoupçonnée, le système de fortification enfermerait un vaste espace incluant un tronçon du cours d’eau et l’intégrant au complexe défensif.

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Les dernières recherches menées à Vix (2016-2018) ont révélé les vestiges de probables aménagements portuaires sur la Seine.

À ce jour, l’hypothèse est celle d’un chenal creusé depuis le rempart en bas de la pente du côté nord-est du mont Lassois jusqu’à la Seine, d’une trentaine de mètres.

Les prospections géophysiques, conduites dans ce secteur du site par l’équipe de Friedrich Lüth et de Rainer Komp (Institut archéologique allemand-Berlin-DAI), livrent des éléments de fortification qui correspondraient à une extension, dans la plaine, des levées 1 et 2 du mont Lassois.